Fabrication française
Les sites d’Orléans et de Vendôme assuraient depuis des décennies la fabrication de fours, lave-linge et appareils de cuisson. Ces usines transmettaient un savoir-faire industriel rare. Leur fermeture laisse un vide technique et humain. L’abandon de la marque Brandt entraîne aussi la disparition de trois autres noms emblématiques du patrimoine électroménager français : Vedette, Sauter et De Dietrich (en tant que production nationale).
La situation crée un sentiment d’injustice. Les salariés avaient élaboré un projet de Scop soutenu par les collectivités et l’État, avec près de 20 millions d’euros d’engagements publics. Cette coopérative devait sauver environ 370 emplois et maintenir une partie de la production en France. Le tribunal a pourtant rejeté cette solution, faute de soutien des banques et en l’absence d’un partenaire industriel solide. Ce rejet provoque un traumatisme, surtout à l’approche des fêtes, et réactive un débat profond sur la place du Made in France dans une industrie dominée par les coûts de production étrangers.
Face à cet effondrement, une interrogation s’impose : la France peut-elle encore préserver une activité industrielle dans le secteur électroménager ? Le marché recule, la concurrence internationale se renforce et la fabrication locale subit une pression économique constante. Pourtant, l’intérêt du public pour les produits durables, réparables et produits à proximité ne faiblit pas. Un cadre plus solide, associant innovation, montée en gamme et soutien structurel, pourrait permettre à de nouveaux acteurs d’émerger ou à des initiatives coopératives de reprendre du terrain.
Des solutions existent-elles ?
La relocalisation partielle de certaines lignes de production, l’investissement dans des unités plus flexibles, la mise en avant d’un électroménager à forte valeur d’usage, ou encore la création de petites usines régionales capables de produire en séries optimisées : toutes ces pistes méritent une analyse sérieuse. Le cas Brandt montre que le savoir-faire humain reste là. Ce sont les conditions économiques et les alliances industrielles qui manquent. Rien n’empêche la mise en place d’un modèle plus résilient, mieux adapté au marché actuel.
Message de soutien de JLM Diffusion
Chez JLM Diffusion, nous exprimons un soutien total aux salariés touchés par cette décision. Leur engagement, leur volonté de sauver leurs emplois et leur savoir-faire méritent le respect. Brandt fait partie de l’histoire de l’électroménager français. Sa disparition ne doit pas effacer la compétence que ces équipes ont portée pendant des années.
Message d'espoir
Nous restons convaincus que la production française peut encore trouver sa place dans le paysage industriel si et seulement si les acteurs publics et privés coordonnent leurs efforts autour d’un objectif commun : reconstruire des capacités de fabrication locales fiables, modernes et adaptées à la demande actuelle.
Hélas, l’histoire de Brandt s’achève fort probablement, mais celle du Made in France ne doit surtout pas s’arrêter là. La France possède encore des talents, des techniciens, des ingénieurs et l’expérience nécessaires pour faire renaître une industrie durable, si les conditions pour que ces compétences reprennent vie sont réunis.
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